1,2,3, il était un petit navire…

La vie nous embarque à notre corps défendant : nous n’avons rien demandé, nous avons tout reçu ! Dans la fratrie, nous étions 5 frères et soeurs comme les 5 doigts de la main ; main gauche, main droite ? Je ne sais. Pierre, par accident, avait perdu l’index d’une de ses mains, main droite, main gauche? je ne sais. En tout cas, cela ne l’empêchait pas de chasser.
4,5,6 « Il court, il court, le furet…  »
La perte de cet index préfigurait-elle la mort de l’un des 5 ? je ne sais, mais il se trouve que la vie retranchée fut celle de l’aîné, le majeur…Depuis, les 4 « doigts » restants se serrent les coudes en se demandant lequel ira, le1er, rejoindre le disparu.  » On tira z’à la courte paille… » Rassure-toi, Pierre, nous ne te laisserons pas seul très longtemps.
7,8,9″‘Le sort tomba sur le plus jeune ! »
– Pouce ! Après vous, je vous en prie !
– Nous n’en ferons rien !
– Vraiment, c’est trop d’honneur !
– Les derniers seront les premiers !
– Si vous y tenez !
On naît, on vit, on meurt, mais là n’est pas l’important ; vie longue, vie courte, là n’est pas l’important ; vie heureuse, vie malheureuse, là n’est pas l’important ! Ce qui compte, c’est la dimension d’amour fraternel (ou sororal) pour son semblable quel qu’il soit. Voilà la pierre d’achoppement de toute existence : « Qu’as-tu fait de ton frère ? Tu n’as peut-être pas toujours été bon avec lui ? »
– Qui te l’as dit ?
-Mon petit doigt.
Croyant ou non, la question, au moment de partir, sera : »Qu’ai-je fait de mon frère? »…Sur ce, le ciel vous tienne en joie !
PS. S’il te plaît, Pierre, ne mets pas ce texte à l’index ! Jean, le 10.11.12

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1 réponse à 1,2,3, il était un petit navire…

  1. fabienne roginski dit :

    Quel doigté!
    Super ton texte Jean, c’est fou ce que l’on peut faire de jeux de mots sur les doigts …n’hésite pas on aime et puis sur le blog on peut lire et relire pour comprendre les finesses de langage qui parfois pouvaient nous échapper à l’oral…c’est qu’on n’est pas tous aussi vifs!

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