Pour Geneviève

Pour Geneviève

Lorsque j’appris, le 27/11/11, le décès de mon frère Pierre, je me trouvais à l’abbaye de St-Jacut, non loin d’ici, au bord de la mer. Quand j’ai appris le décès de Geneviève, ma belle-sœur, je visitais avec des amis l’ Abbaye de Flaran, en plein pays gascon, dans le Gers.
Cette superbe abbaye est reconvertie, aujourd’hui, en centre patrimonial départemental et, temporairement, en musée d’art contemporain.
Désormais, j’y regarderai à deux fois avant de visiter une 3ème abbaye… à moins que ces coïncidences ne soient pas seulement annonciatrices de malheur mais aussi signes d’espérance !

Belle, ma belle-sœur, certes, l’était et sa beauté avait séduit mon frère…Mais c’était aussi une femme assez indépendante, sensible, pleine de tact et d’humour. Sous son abord souriant, elle cachait un fort tempérament ; elle ne s’en laissait pas compter et face au caractère apparemment tranquille mais, au fond, bouillant, de Pierre, elle a su défendre sa place, affirmer sa personnalité et ses opinions. D’où parfois des orages dans le ciel serein de leur union ! Tous les couples connaissent ces moments de tension voire de conflit ouvert ; beaucoup n’y résistent pas ! Geneviève a tenu bon face au Pierre avec lequel elle s’est, certains jours, heurtée ! Aujourd’hui, par-delà la réunion de leurs dépouilles mortelles, ce sont, je le crois, leurs âmes qui se retrouvent, en ce samedi saint où je vois encore un signe… d’espérance, cette fois.

Ce samedi, jour du sabbat dans le monde juif, est l’intervalle de temps qui a séparé, il y a 2000 ans, la mort du Christ, un vendredi à la 3ème heure, c’est-à-dire vers15 h., du jour de sa résurrection, le lendemain du sabbat, devenu notre dimanche. Avez-vous remarqué que cet intervalle de temps ne fait pas tout-à-fait 3 jours comme l’avait annoncé Jésus? Normalement, Jésus aurait dû ressusciter le 3ème jour à 15h. Or, les femmes, toujours elles, ont été les premières à constater que le tombeau était ouvert et vide, à l’aube du 3ème jour ! Je me suis laissé dire que les prières ardentes de Marie, mère de Jésus, avaient hâté le moment de la résurrection de son Fils !

Quoiqu’il en soit, c’est à 15h que nous avons été convoqués à honorer Geneviève dont le corps est là en attendant d’être conduit à sa dernière demeure, comme on dit ! Je dirais plutôt à son avant-dernière demeure. En effet, si le Christ est vraiment le maître de la vie et de la mort, c’est le Paradis qui est la dernière demeure de notre corps ressuscité, c’est-à-dire réinvesti par notre âme.
Alors faut-il se plaindre de la dure loi de la mort ? Certes, les larmes expriment notre tristesse et notre douleur, mais, de son vivant, Geneviève n’était pas du genre à se plaindre : plus d’une fois, au téléphone, ces derniers temps, je l’ai entendue dire : « ça ne va pas fort, ou, ce n’est pas terrible, mais ça pourrait être pire ! », manière de rassurer son interlocuteur et de prendre soin de ne pas l’attrister ni l’angoisser . Ainsi, aux pires moments, Geneviève, pensait davantage aux autres qu’à elle-même !

Cette longue maladie, comme on dit, a constitué, selon moi, un lent purgatoire et une sorte de purification spirituelle qui vont lui ouvrir, je l’espère, toutes grandes les portes du Paradis,
si cela n’est déjà fait ! (Je ne fais pas ici l’éloge de la souffrance pour la souffrance, mais je pointe le côté salvateur de l’épreuve supportée par/ avec amour).
Geneviève avait non seulement du tact mais elle était tactile et touchait physiquement ceux et celles qu’elle aimait. J’en garde le souvenir ému comme je garde, vivants en moi, le timbre de sa voix, son sourire, sa prévenance.

Maintenant que tu nous a quittés, Geneviève, nous ne pourrons plus jouir de ta présence chaleureuse, mais au-delà de notre peine, nous attendons, confiants de te retrouver un jour, en compagnie de Pierre et de tous ceux qui, en dépit de la mort, restent vivants dans nos cœurs et dans le cœur de Dieu !

Jean travers, le 19/04/14.

Le rêve de Jean

Le rêve de Jean

Ce contenu a été publié dans Souvenirs. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à Pour Geneviève

  1. Fabienne Roginski dit :

    Merci Jean pour ce bel hommage à maman, comme tu le dis derrière sa douceur elle avait du tempérament et dieu qu’il en fallait parfois pour faire entendre une voix différente dans la famille Travers au tempérament bouillonnant et démonstratif.

Laisser un commentaire